Décembre 2015 – janvier 2016, toute l’équipe de Sage-zn ou presque est partie pour Zorgho via Ouagadougou.

Tout le matériel envoyé étant arrivé à bon port grâce à une filière sécurisée gérée par des bénévoles, nous avons hâte d’être à l’œuvre et surtout de rencontrer nos amis Burkinabés.

Après des déboires administratifs à l’aéroport (deux heures pour déclarer une valise manquante), nous pouvons enfin embrasser Catherine, Albert, Barnabé, Pélagie et Bibata qui sont venus nous chercher. Grosse émotion et immédiatement nous avons l’impression de nous être toujours connus !

Trois jours plus tard nous sommes invités à assister à la fête folklorique annuelle au lycée. L’occasion de rencontrer les élèves, les parents d’élèves  et quelques notables mais aussi d’assister à un véritable spectacle, tantôt animé par des élèves qui rendent hommage aux traditions et aux anciens, tantôt par des artistes (danseurs de warba). Génial !

Nous serons aussi invités à discuter avec les représentants des élèves que nous questionnerons sur leurs attentes, leurs besoins. Le principal étant des installations sportives dignes de ce nom.

Dès le lundi suivant nous sommes au travail. Les filles (Nathalie, Léa et Cloé) déballent les milliers d’ouvrages et commencent à les trier.

Laurent installe les ordinateurs.

La bibliothèque nécessitera qu’Albert fasse construire des étagères supplémentaires tellement les ouvrages sont nombreux. Il faudra presque trois semaines pour tout sortir, classer et ranger pour que les élèves puissent s’y retrouver. C’est Barnabé, frère d’Albert le propriétaire du lycée, qui va gérer les prêts. Les élèves viennent régulièrement voir où on en est, ils ont hâte d’en profiter, c’est vraiment incroyable !

Nous faisons la connaissance de M. le Directeur, très amical et reconnaissant de ce que nous faisons pour l’établissement.

Nous apprenons à connaître René, membre de la famille d’Albert, qui est surveillant et toujours enthousiaste.

Mais aussi Honoré, frère d’Albert et professeur de français. Pélagie intendante. Et les profs, les surveillants. Les élèves nous saluent quand nous les croisons, nous échangeons beaucoup de sourires, de bonjours (né y béogo) et de comment ça va (lafi béémé). A noter que les classes comptent jusqu’à 70 élèves…

Le lycée est vaste mais pas toujours en bon état. Le local réservé à la bibliothèque s’avère trop juste et Albert promet de restaurer un bâtiment plus grand pour améliorer cette situation. Les sanitaires laissent à désirer, le bus scolaire de la commune de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt est en panne (snif !) et la pompe du puits aussi. Mais l’établissement est malgré tout une fourmilière d’élèves qui semblent tous très motivés et ça fait plaisir.

Laurent achèvera la salle informatique la veille du retour en France ! Beaucoup de soucis, trop de machines qui ne s’allume plus ou déraillent, un écran à rendu l’âme, des disques durs aussi. Bref, onze machines effectives en partant, pour deux élèves par machine ça fait quand même une bonne vingtaine d’élèves qui pourront s’initier. C’est Barnabé qui donnera les cours.

Nous repartons avec la satisfaction du devoir accompli. Une énorme bibliothèque avec des ouvrages de qualité et très variés, une trop petite salle informatique mais une salle informatique quand même. Ce lycée (en fait du primaire au bac) devrait encore améliorer son niveau général qui est bon. Nous sommes absolument décidés à revenir, avec des compléments pour ces deux réalisations mais surtout avec d’autres projets dans nos cartons.

Pour nous tous, ce voyage reste surtout une aventure humaine exceptionnelle. Nous avons tissé des liens avec la famille Kaboré qui ne peuvent que perdurer et se renforcer. Ces gens sont extraordinaires, d’une humanité exemplaire, donnent tout ce qu’ils peuvent même s’ils n’ont rien. Les Burkinabés semblent tous être comme ça, c’est un peuple beau, aimable, pacifiste et ultra accueillant. Dans les rues de Zorgho tous le monde nous saluait, avec de grands et beaux sourires, les nassaras (les blancs) ne passaient pas inaperçus et étaient partout bien reçus.

Une page est tournée mais un grand livre vient de s’ouvrir…